Augmentation significative des navetteurs bruxellois vers la Flandre

D'après une analyse conjointe du marché de l'emploi réalisée par Actiris et le VDAB, l'année 2023 a été marquée par une augmentation significative de navetteurs bruxellois travaillant en Flandre (+16,5% par rapport à 2022), parmi lesquels un nombre important de profils hautement qualifiés. Malgré une légère diminution du nombre de navetteurs peu qualifiés, la Flandre et le Brabant flamand restent des pôles d'emploi importants avec de nombreuses possibilités pour les personnes peu qualifiées. Le renforcement des compétences des chercheurs d'emploi est une étape importante dans leur parcours vers l'emploi. Près de la moitié des navetteurs bruxellois vers la Flandre ont une origine extérieure à l'Union Européenne. Pour faciliter leur accès à l'emploi, l'apprentissage du néerlandais et la facilitation du processus d'équivalence des diplômes sont des leviers importants à activer.

Les navetteurs bruxellois vers la Flandre en chiffres

En 2023, plus de 65.000 Bruxellois travaillaient en Flandre, soit une augmentation de 16,5% par rapport à 2022 (+9.000 navetteurs supplémentaires). Plus de 6.700 d'entre eux étaient des chercheurs d'emploi bruxellois inscrits chez Actiris. Avec 2.188 emplois obtenus après une intervention intensive d'Actiris, du VDAB et de leurs partenaires, l'objectif commun de 2.000 emplois annuels pour des Bruxellois en Flandre a été atteint. Les autres chercheurs d'emploi bruxellois inscrits chez Actiris ont trouvé un emploi en Flandre de manière autonome en utilisant les outils numériques proposés par Actiris et VDAB ou en s'informant via les campagnes conjointes réalisées.

Le taux d'emploi à Bruxelles a fortement augmenté ces dernières années pour atteindre 66,5% en 2023, la hausse des navetteurs jouant un rôle important dans cette évolution positive. L'importance de cette navette continuera à se faire ressentir dans les prochaines années. En effet, Bruxelles a une population jeune et est la seule région où la population en âge de travailler a augmenté par rapport à il y a 20 ans tandis que population flamande vieillit et que son besoin de main d'oeuvre grandit. Avec 1 Bruxellois sur 3 en âge de travailler qui n'est pas actif sur le marché de l'emploi, le potentiel pour la mobilité vers la Flandre et le Brabant Flamand est important notamment dans les secteurs du commerce, du transport et de la logistique, ainsi que des activités scientifiques et techniques.

Les Bruxellois continuent de se heurter à des obstacles tels que le niveau d'études, la mobilité, la langue, la garde d'enfants, la discrimination et la fracture numérique, comme l'a également révélé la précédente analyse conjointe du marché de l'emploi. Il est important de lever ces obstacles pour que les nombreux emplois en Flandre soient accessibles au plus grand nombre de Bruxellois possible.

Lever ensemble les obstacles à la mobilité interrégionale

Niveau d'études

L'obtention d'un diplôme, et en particulier l'équivalence des diplômes étrangers, est l'un des principaux obstacles pour les Bruxellois. En 2023, près de 4 chercheurs d'emploi bruxellois sur 10 avaient au maximum un diplôme de l'enseignement secondaire supérieur. Cela alors qu'1 emploi sur 3 à Bruxelles exige au moins ce même diplôme de l'enseignement supérieur. Ce décalage crée une inadéquation entre l'offre et la demande sur le marché de l'emploi bruxellois. En Flandre et dans le Brabant flamand, il y a plus d'offres d'emploi disponibles pour les chercheurs d'emploi bruxellois peu et moyennement qualifiés dans des secteurs tels que le transport et la logistique, l'hôtellerie, le commerce et la construction.

51% des navetteurs bruxellois vers la Flandre sont hautement qualifiés, ce qui représente une forte augmentation. Les jeunes poursuivent plus leurs études qu'auparavant. En 2000, 20% des jeunes quittaient encore l'enseignement secondaire sans diplôme de l'enseignement secondaire supérieur, alors qu'en 2023, ce chiffre est de 8,7%. Bien que plus de la moitié des navetteurs bruxellois vers la Flandre soient hautement qualifiés, Actiris et le VDAB constatent que leur accompagnement aide principalement les profils peu qualifiés à trouver un emploi dans la périphérie flamande. Environ la moitié des chercheurs d'emploi bruxellois ayant trouvé un emploi en Flandre possèdent un diplôme étranger non reconnu.

Mobilité

En 2023, seulement la moitié des chercheurs d'emploi bruxellois possédaient un permis de conduire. Les zones industrielles en Flandre et dans le Brabant flamand sont souvent plus difficiles d'accès par les transports en commun notamment dans le cas d'horaires de nuit ou de travail à pauses. Cela est particulièrement vrai pour les emplois peu qualifiés. Les initiatives qui soutiennent les chercheurs d'emploi bruxellois dans l'obtention d'un permis de conduire réduisent cet obstacle. Les initiatives en collaboration avec les employeurs qui améliorent l'accessibilité de leurs emplois peuvent également avoir un impact positif.

Langue

La maîtrise de la langue constitue également un obstacle important pour les Bruxellois. En 2023, 79,5% des offres d'emploi dans le Brabant flamand exigent au moins une bonne maîtrise du néerlandais, tandis que la majorité des chercheurs d'emploi bruxellois sont francophones. 1 sur 5 a une connaissance moyenne de l'autre langue nationale et 5,8% a une bonne connaissance. Actiris a donc mis en place un bilan de compétences linguistiques et numériques qui évalue le niveau afin de combler ensuite l'écart par des formations linguistiques et un coaching via VDAB. Actiris constate également que le niveau de langue requis pour les offres d'emploi est parfois plus élevé que ce qui est réellement nécessaire pour exercer le poste. Sensibiliser les employeurs à demander des exigences linguistiques réalistes pour leurs offres d'emploi peut réduire cet obstacle.

Garde d'enfants

En 2022, 46,7% des parents bruxellois de moins de 3 ans ont accès à une garde d'enfants. La garde d'enfants est d'une importance cruciale pour la mobilité interrégionale, car une partie des Bruxellois qui font la navette vers la Flandre occupent des emplois plus flexibles au niveau des horaires et passent souvent plus de temps en déplacement entre leur domicile et leur lieu de travail. Un parent bruxellois ayant un emploi en Flandre rencontre des difficultés si la garde d'enfants n'est pas adaptée aux horaires de travail flexibles ou atypiques que certains secteurs exigent. Il y a principalement un manque de garde d'enfants dans les communes du nord de Bruxelles. Investir dans des services de garde d'enfants supplémentaires pour les chercheurs d'emploi en formation et les travailleurs est essentiel car le marché de l'emploi en Flandre et dans le Brabant flamand offre de nombreuses opportunités d'emploi aux personnes moyennement et peu qualifiées qui ont traditionnellement moins recours à la garde d'enfants et pour qui la barrière financière est plus élevée.

Caroline Mancel, directice générale adjointe d'Actiris : "Le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi bruxellois crée un potentiel de mobilité interrégionale vers la Flandre. Le renforcement des compétences est un maillon indispensable dans ce parcours pour le chercheur d’emploi. Avec le bilan de compétences, nous fournissons une feuille de route permettant au chercheur d’emploi de cartographier ses compétences et de se former de manière ciblée en vue d’un emploi."
Geert Pauwels, directeur VDAB Brussel: "L'analyse conjointe du marché du travail d'Actiris et de VDAB a deux grands objectifs : conseiller les politiques pour surmonter les obstacles à la mobilité interrégionale et sensibiliser les employeurs de la périphérie flamande. Au VDAB, nous apportons notre soutien avec une formation sur mesure pour l'entreprise ou une formation professionnelle individuelle avec soutien linguistique (IBO-T). Ne cherchez pas des perles rares, mais trouvez des solutions concrètes.”

Avec les informations tirées de l'analyse du marché de l'emploi, Actiris et le VDAB ajustent leur collaboration pour continuer à travailler de manière ambitieuse à court et à long terme afin de faire correspondre davantage de Bruxellois avec des offres d'emploi flamandes.

L'étude complète est à retrouver ici.

Romain Adam

Romain Adam

Porte-parole, Actiris

 

 

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